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La construction en retrofit : moderniser le bâtiment
Les grandes villes canadiennes font face à un triple défi : des parcs immobiliers vieillissant, une population grandissante et des objectifs climatiques de plus en plus stricts. Les villes et propriétaires adaptent maintenant leurs approches en promouvant le retrofit!
Selon un rapport du CORPIQ, 71 % des immeubles locatifs au Québec ont plus de 40 ans!
Le retrofit, ou modernisation de l’enveloppe, apparaît comme une solution stratégique pour prolonger la durée de vie des bâtiments, améliorer leur performance énergétique et réduire leur empreinte carbone, tout en préservant leur valeur architecturale. Ce processus d’amélioration du bâtiment ne se limite pas à la modernisation technique d’un bâtiment conservant sa fonction initiale, car il s’inscrit également dans les dynamiques de reconversion et de changement d’usage.
Ainsi, la transformation d’une usine en immeuble résidentiel ou d’un bureau en espace institutionnel nécessite une enveloppe de bâtiment répondant à de nouvelles exigences normatives et fonctionnelles. Cela implique fréquemment l’intégration de vitrages de plus grande dimension et de plus haute performance énergétique, l’amélioration de l’isolation ainsi que la requalification architecturale de l’ensemble.
Dans cette perspective, la rénovation de façade constitue un levier essentiel pour adapter le bâti existant aux standards contemporains de confort, de performance et de durabilité, tout en soutenant l’évolution des usages urbains. Cette démarche prend une importance accrue dans un contexte de transformations démographiques et environnementales majeures. En 2023, le Canada a connu sa plus forte croissance démographique en 66 ans, avec 1,27 million d’habitants supplémentaires (+3,2 %), portant la population à 40,77 millions.
Face à une telle expansion et aux enjeux climatiques actuels, construire et rénover de manière intelligente est une priorité stratégique pour garantir la résilience et la durabilité du parc immobilier.
Qu’est-ce que le retrofit ?
En termes simples, le retrofit, parfois nommé réfection, consiste à la modernisation d’un bâtiment existant afin de réduire l’empreinte environnementale. C’est un investissement essentiel dans le cycle de vie de nombreuses constructions.
Techniquement, il s’agit d’une réhabilitation qui intègre des systèmes à haute performance thermique, acoustique et esthétique, tout en respectant les contraintes propres au bâtiment. Techniquement, il s’agit d’une réhabilitation qui intègre des systèmes à haute performance thermique, acoustique et esthétique, tout en respectant les contraintes propres au bâtiment. Selon les besoins, un projet de retrofit peut également venir bonifier certains éléments spécifiques du bâtiment ou de la façade, en améliorant leur performance ou leur intégration architecturale, tout en préservant l’identité et la valeur de l’existant.
Contrairement à la construction neuve, le retrofit doit composer avec l’existant :
- Structures parfois irrégulières.
- Absence ou inexactitude des plans.
- Bâtiments occupés pendant les travaux.
- Contraintes patrimoniales ou réglementaires.
- Adapter la conception technique moderne à une structure et une enveloppe existantes, parfois anciennes.
Quand le retrofit vient viser l’amélioration d’une seule partie de l’enveloppe du bâtiment. Il s’agit alors de corriger l’élément le plus faible, sans avoir à démolir ni à reconstruire l’ensemble. On peut, par exemple, conserver la structure et moderniser uniquement les fenêtres ou la façade pour répondre aux standards actuels. Des projets comme les écoles Charles-Lemoyne, Sorel et Harold Napper en témoignent : les écoles ont été améliorées par une mise à niveau de l’enveloppe extérieure, tout en maintenant l’intérieur intact et les établissements pleinement fonctionnels durant les travaux.
Pourquoi le retrofit devient incontournable
- Durabilité urbaine : Moderniser plutôt que démolir réduit les déchets de construction et l’empreinte carbone.
- Optimisation des espaces urbains : Dans les centres-villes denses, le retrofit permet de valoriser des terrains et bâtiments impossibles à agrandir ou reconstruire.
- Objectifs environnementaux : Réduction des pertes thermiques (jusqu’à 60 % avant rénovation) et baisse des émissions de GES.
- Valeur ajoutée immédiate : Amélioration du confort, de l’apparence et de la performance, augmentant la valeur marchande et locative.
- Changement d’usage : Prendre en compte le changement d’usage des bâtiments (ex. usine convertie en condos), ce qui exige une enveloppe plus performante et adaptée aux nouvelles fonctions.s
Les projets de retrofit présentent toujours des particularités qui les distinguent d’une construction neuve. Les équipes doivent composer avec des structures existantes souvent irrégulières, des matériaux en fin de vie ou encore des documents techniques incomplets, ce qui exige une adaptation constante sur le terrain.
L’exemple du Sheraton de Laval illustre bien cette réalité : l’hôtel, toujours en exploitation durant les travaux, nécessitait une intervention qui respecte l’architecture existante tout en améliorant considérablement ses performances thermiques et acoustiques.
Grâce à une planification minutieuse, à la préfabrication des modules et à une logistique de chantier optimisée, STEKAR a pu relever ces défis tout en minimisant l’impact sur les clients et les opérations de l’hôtel, démontrant ainsi la valeur ajoutée d’une expertise spécialisée en rénovation d’enveloppe.
Le retrofit contribue à préserver la valeur des bâtiments tout en la bonifiant, en les ramenant à ce qu’ils doivent être pour s’intégrer harmonieusement dans leur environnement. Il permet d’homogénéiser l’architecture avec le paysage bâti existant et de renforcer la cohérence avec l’écosystème urbain. Ainsi, la rénovation de façade ne se limite pas à une amélioration technique : elle participe aussi à une requalification esthétique et contextuelle, en assurant que le bâtiment s’inscrive pleinement dans la continuité et l’identité du milieu où il se trouve. Le Canada compte 16 millions de logements et 500 000 autres bâtiments, dont une large majorité devrait toujours être utilisée en 2050.
Vous cherchez d’autres exemples de bâtiment modernisés grâce au retrofit? En voici 25 exemples!
La façade : cœur du retrofit
La façade est bien plus qu’un élément esthétique. Elle représente 25 à 35 % des pertes thermiques d’un bâtiment, et jusqu’à 60 % si elle est mal isolée ou étanche.
Un retrofit de façade peut inclure :
- Le remplacement ou la modernisation des murs-rideaux et ouvertures.
- L’installation de systèmes préfabriqués à haute performance comme le Multifaçades.
- L’intégration de matériaux variés (verre, aluminium, pierre sintérisée) dans un même plan pour un rendu harmonieux.
- L’amélioration de l’étanchéité à l’air et à l’eau avec de nouvelles membranes et isolants.
Les étapes clés d’un projet en retrofit réussi
- Analyse de l’existant : Relevés précis (incluant nuage 3D) pour identifier les défis techniques.
- Études de faisabilité : Simulations énergétiques pour évaluer les gains possibles.
- Conception sur mesure : Solutions adaptées aux contraintes du bâtiment et aux objectifs esthétiques et de performances.
- Préfabrication : Modules préparés en usine pour réduire le temps sur chantier et les erreurs.
- Installation rapide et sécurisée : Minimiser l’impact sur les occupants et sur l’environnement urbain.
- Contrôle qualité : Vérification des performances et de la conformité aux normes.
Dans les projets de retrofit, l’utilisation de systèmes légers, modulaires et préfabriqués sur mesure facilite l’adaptation aux contraintes structurelles des bâtiments existants. Ce type de solution réduit le temps d’installation sur site, limite les nuisances pour les occupants et améliore la précision d’exécution.
Les performances thermiques et acoustiques sont renforcées grâce à une conception intégrant isolation continue et suppression des ponts thermiques. Un travail en amont, incluant la réalisation de prototypes ou mock-ups et des études d’efficacité énergétique, permet d’anticiper les défis techniques et d’optimiser le résultat final. L’intégration étroite entre la conception, l’ingénierie et l’installation contribue également à assurer la cohérence entre les objectifs de performance et le rendu architectural souhaité.
Le retrofit peut être réalisé de manière flexible, en s’adaptant aux contraintes et aux besoins de chaque projet. L’exemple de Port-Royal illustre cette approche : une tour à condominiums a été modernisée sans que les locataires aient à quitter leur logement. La façade a été améliorée sans perturber la vie quotidienne des occupants, démontrant qu’il est possible d’intervenir sur un aspect précis du bâtiment tout en maintenant son utilisation normale.
Cette capacité d’adaptation fait du retrofit une solution efficace pour rehausser la performance et l’esthétique sans interruption majeure.
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Les avantages mesurables
- Jusqu’à 60 % de réduction des pertes énergétiques.
- 40 à 70 % de réduction des émissions de GES liées au chauffage et à la climatisation.
- Amélioration notable du confort acoustique et thermique pour les occupants.
- Allongement de la durée de vie du bâtiment de plusieurs décennies.
Vers un marché en croissance
Actuellement, environ 10 % des projets majeurs sont des retrofits, mais ce chiffre pourrait atteindre 30 % dans les cinq prochaines années. Les bâtiments construits dans les années 60 et 70 arrivent en fin de vie technique et nécessitent une remise à niveau pour répondre aux normes d’aujourd’hui.
Conclusion : le retrofit est une solution gagnante pour tous les acteurs
Le retrofit est une approche gagnante pour les architectes, promoteurs et entrepreneurs généraux qui cherchent à concilier performance, esthétique et responsabilité environnementale.
En misant sur des solutions modernes, performantes et adaptées à l’existant, il est possible de transformer des bâtiments vieillissants en icônes urbaines durables, prêtes à affronter les défis des prochaines décennies.